J’irai tuer pour vous – Henri Loevenbruck

Il y a des corps qui sont faits pour la danse, d’autres pour la course. Le mien était fait pour se battre, mon père. Pour tuer. Mes mains, mes bras étaient faits pour ça. Et je l’ai toujours su, au fond de moi. Rien ne m’y obligeait et je n’étais pas forcé de suivre cette route. Pourtant, j’ai décidé, un jour, de l’accepter. En espérant servir des causes justes.

j'irai tuer pour vous
J’irai tuer pour vous, Henri Loevenbruck
Flammarion, 2018
J’ai lu, 2019

Présentation éditeur :

1985, Paris est frappé par des attentats comme le pays en a rarement connu. Dans ce contexte, Marc Masson, un déserteur parti à l’aventure en Amérique du Sud, est soudain rattrapé par la France. Recruté par la DGSE, il est officiellement agent externe mais, officieusement, il va devenir assassin pour le compte de l’État. Alors que tous les Services sont mobilisés sur le dossier libanais, les avancées les plus sensibles sont parfois entre les mains d’une seule personne… Jusqu’à quel point ces serviteurs, qui endossent seuls la face obscure de la raison d’État, sont-ils prêts à se dévouer ? Et jusqu’à quel point la République est-elle prête à les défendre ?

Des terrains d opérations jusqu’à l’Élysée, des cellules terroristes jusqu’aux bureaux de la DGSE, Henry Loevenbruck raconte un moment de l’histoire de France qui résonne particulièrement aujourd’hui dans un roman d’une tension à couper le souffle. Pour écrire ce livre, il a conduit de longs entretiens avec « Marc Masson » et recueilli le récit de sa vie hors norme.

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1985, Paris est touchée par une immense vague d’attentat. Marc Masson, lui a déserté l’armée et est parti en Amérique du sud. Rapatrié en urgences, il est repéré et recruté par Olivier, un agent de la DGSE. Il ira tuer pour eux. Pour nous.

Nous portons déjà en nous des marques qui ne s’effaceront jamais.

Quand on ouvre J’irai tuer pour vous, d’emblée, on est immergé dans l’intrigue. Henri Loevenbruck nous embarque avec lui, avec eux. On entre directement dans le feu de l’action. On rencontre Marc à la première page, et c’est parti pour plusieurs centaines de pages en sa compagnie.

La psychologie des personnages est fine et creusée. Tour à tour on accompagne Marc, les otages au Liban, l’agent de la DGSE. Les flash-back permettent de mieux comprendre les situations et la manière de penser et d’agir, les décisions prises. On ressent les émotions, la tension, la pression  : la détresse des uns et les ambitions des autres…

Nous avons été enlevés hier, et nous serons libérés demain. Entre les deux, nous ne vivons qu’une longue nuit de cauchemar. Ce n’est pas ça, la vie.

Marc est un homme particulier. Très courageux et réfléchi, il a une force de caractère extrêmement rare.  J’ai eu peur pour lui, j’étais complètement à ses côtés. Si j’avais peur de ce qu’il pouvait lui arriver, je me sentais sereine, en sécurité à l’observer, chapitre après chapitre. C’est un personnage qui inspire la confiance. C’est un homme de conviction, qui n’agit pas à la légère, un homme vrai. Un homme solitaire.

L’essentiel, c’est pas de gagner, mais de lutter.

La construction du roman est également très intéressante. Il est composé de quatre grandes parties, qui permettent à la tension d’aller crescendo au fil des pages. Les chapitres sont courts et alternent entre les missions de Marc et l’actualité de l’époque au Liban et en Europe (vie des otages, attentats, décisions politiques). Tout cela participe à la montée du suspense. Sans aucun temps mort. Alors, on enchaîne les chapitres, on tourne les pages…

L’autre point fort de ce thriller est incontestablement la plume fluide et incisive de l’auteur. Elle nous donne l’impression d’être avec les personnages. Les phrases coulent les unes après les autres, les descriptions sont détaillées sans jamais ennuyer. Tout a du sens dans ce thriller. Tellement de sens, qu’on croirait presque regarder un film ! J’ai vu les lieux, j’ai été spectatrice des actions menées par Marc. J’avais vraiment l’impression d’y être !

Avoir mal, c’était être vivant, et être vivant, c’était déjà beaucoup.

J’irai tuer pour vous, c’est un pavé. Une belle brique de plus de 800 pages. Et pourtant. C’est un livre qu’on ouvre, et qu’on lirait d’une traite s’il ne fallait pas s’arrêter pour dormir ou manger. Il m’aura fallu moins d’un week-end pour en venir à bout !

C’était mon premier Henri Loevenbruck, et ce ne sera sans doute pas le dernier. J’aime ce genre de thrillers immersifs et documentés dans lesquels on est presque dans la tête du personnage, ou à leurs côtés.

C’est toujours dans les yeux que les gens sont les plus tristes.

En bref, J’irai tuer pour vous est un thriller haletant, qui ne laisse rien au hasard. N’ayez pas peur de ses 800 pages et plongez-vous dans cette lecture sans hésiter !

 

 

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