La kippa bleue – David Allouche

Ne plus croire en Dieu. C’est ce qui va décevoir mon père. Plus qu’une déconvenue, une erreur de trajectoire. Insupportable.

La kippa bleue 2

La kippa bleue, David Allouche, Eyrolles, 2018

Présentation éditeur :

Kippour, c’est le jour que Sasha Cohen a choisi pour annoncer à son père qu’il ne croit plus en Dieu. Deux jours le séparent de cette confrontation. Au fil de ses rencontres et de ses déambulations parfois hallucinées dans Paris, se dessine le caractère d’un jeune homme impétueux et romantique qui entend conquérir sa liberté et son autonomie intellectuelle et affective. Dans les cheveux de Carla, sa muse, il fait l’apprentissage de la vie d’adulte. Le retour des identités religieuses le fera-t-il revenir sur sa décision et accepter la religion familiale, ou bien son cheminement intérieur sera-t-il plus fort et le conduira-t-il à s’émanciper ? La vérité qui lui sera finalement révélée lors de l’affrontement avec son père ne fera qu’ajouter à son trouble et renforcer sa détermination à tracer sa propre route.

***

Merci aux éditions Eyrolles pour cette lecture.

***

Pour tout vous dire, si j’ai accepté de recevoir ce livre, c’est parce que la petite présentation de l’auteur sur le communiqué de presse a retenu mon attention. Je ne vais pas m’étendre, mais Telecom Paris Tech, cela me parle, même si ce n’est pas mon domaine. Et j’étais curieuse de lire le roman « développement personnel » d’un ingénieur en télécommunications. Parce qu’à l’inverse, le titre et la couverture n’avaient pas du tout attiré mon attention.

La kippa bleue ça parle de quoi ? D’un adolescent juif, Sasha, qui a pris la décision d’annoncer à son père qu’il ne croit plus en Dieu. Alors en vacances à Paris, Sasha réfléchit au fil de ses rencontres à ce qu’il va dire à son père, à la manière dont il va lui annoncer son choix. Ces deux jours sont l’occasion pour Sasha de vivre pleinement, sans contrainte jusqu’au moment du retour chez lui, le jour de Kippour. Moment où il ne sait pas comment réagira son père et ce que sera l’après de cette annonce.

Moi, c’est le monde intérieur qui fait mon malheur. Le monde extérieur, c’est mon salut. Dans le cocon familial, je meurs étouffé.

J’avais très peur du côté religieux de ce roman. Mais je me suis laissée séduire. Le style de David Allouche est fluide, et surtout il ressort une grande sincérité de ses écrits. J’ai lu ce livre en moins de deux heures. Les pages se tournent vite, Sasha est intéressant dans ses réflexions, et très déterminé. On ressent vraiment le lourd de la religion et de la culture dans son éducation. Mais finalement, le récit s’attache plus à son séjour parisien, à ses amours avec une jeune femme qu’à l’annonce en elle-même. En effet, ce n’est que dans les dernières pages que Sasha rentre chez lui et affronte enfin son père.

Je ne sais pas si l’autre monde est plus intéressant que le monde juif, mais c’est l’autre que je veux.

Ainsi, son cheminement intérieur prend toute la place dans le roman et c’est vraiment dommage. Surtout que le texte est court. J’aurais aimé que l’auteur prenne le temps de développer la conversation avec le père. L’échange est trop succinct, malgré la révélation d’un secret de famille. Mais finalement, celle-ci passe presque inaperçue puisque le livre est déjà terminé.

La kippa bleue est un bref roman, intéressant par la partie sur le cheminement intérieur de ce jeune homme qui ne croit plus en Dieu. Mais quel dommage que ce soit si court, et que la conversation avec le père n’ait pas pris plus de place et d’ampleur. Cela reste une bonne lecture, surprenante, malgré ce bémol.

 

 

Un commentaire sur « La kippa bleue – David Allouche »

Laisser un commentaire