Si on dansait – Rachel Joyce

Le jazz, c’est une histoire d’espace entre les notes. C’est ce qui se passe quand vous écoutez vos silences et vos fêlures. Car c’est là que les choses arrivent, quand vous avez le courage de sauter sans filet de sécurité.

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Si on dansait, Rachel Joyce, XO Editions, 2018

Résumé éditeur :

À Londres, au bout d’une impasse délabrée, Frank n’est pas un disquaire comme les autres. Chez ce marchand de vinyles, une belle équipe de joyeux marginaux se serre les coudes, tous un peu abîmés par la vie. 

Surtout, Frank a un don. Il lui suffit d’un regard pour savoir quelle musique apaisera les tourments de son client. Quitte à préconiser du Aretha Franklin à un obsessionnel de Chopin… 

C’est ainsi que Frank fait la rencontre de Lisa, une mystérieuse femme au manteau vert. Après s’être évanouie devant sa boutique, elle le supplie de l’aider à comprendre la musique. Lors de leurs rendez-vous, Frank replonge dans sa propre enfance, revoyant sa mère, l’excentrique Peg, lui passer des vinyles sur sa vieille platine. 

Lui qui ne croit plus en l’amour depuis longtemps sent son cœur vibrer à nouveau. Et puis, un jour, Frank découvre le secret de Lisa. Le monde s’écroule, il disparaît. 

C’est sans compter, pourtant, sur l’extraordinaire solidarité qui règne sur Unity Street. Car après le chaos, il n’est jamais trop tard pour faire renaître l’espoir et réapprendre à danser… 

Avec une sensibilité magnifique, Rachel Joyce célèbre le courage de gens ordinaires, la force de l’amour, mais aussi la puissance de la musique qui, parfois, peut sauver des vies.

« Une écriture drôle et délicate. » 
Daily Telegraph

***

Sur la couverture, il est indiqué que Rachel Joyce est l’auteure du Best-Seller mondial La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry. Pour tout vous avouer je n’avais jamais entendu parler de ce livre ni de l’auteure. Je suis donc partie à la découverte de ce roman sans savoir ce que je pouvais en attendre. Je remercie les éditions XO et Babelio pour cette masse critique privilégiée et l’envoi de cet ouvrage.

Il y avait une boutique de disques.

Dès la première phrase, le décor est planté. La musique sera au cœur de ce roman. Nous sommes à Londres, dans une impasse qui tombe en ruine. Nous allons d’emblée à la rencontre des quelques habitants de cette ruelle à l’écart. Ainsi, nous faisons la connaissance de Frank le disquaire, Kit son employé décalé, Anthony l’ancien prêtre, Maud la tatoueuse, tous plus extravagants les uns que les autres, une belle et joyeuse bande de voisins ! Un jour, une mystérieuse et belle inconnue fait un malaise juste devant la porte de la boutique de vinyles. La femme au manteau vert et aux mains gantés va rapprocher à son insu la belle équipe de Unity Street.

Lorsqu’un client entre dans sa boutique, Frank l’écoute attentivement, et sait toujours trouver le disque qui convient. Frank, fait preuve d’une grande patience, et par le choix des disques qu’il leur propose, répare les cœurs, donne du bonheur à ses clients. Kit, est maladroit, mais apporte beaucoup à la bonne ambiance. En étant l’exact opposé du patron, il le complète parfaitement bien, à eux deux, ils forment une belle équipe. Aussi quand Kit se rend compte que Frank est troublé par l’inconnue au manteau vert, Lisa, il fera tout pour en savoir plus, aidé par ses compères de la ruelle.

[…] ce qui comptait c’était sa capacité d’écoute et son infinie patience. Enfant, il pouvait rester des heures avec un morceau de pain dans la main, à attendre qu’un oiseau vienne le picorer.

Le roman alterne les chapitres du présent dans la boutique de vinyles, et ceux où Frank se souvient de sa mère Peg, celle qui est à l’origine de sa passion pour la musique et pour les vinyles et rien d’autres. Peg lui a tellement appris, tant sur la vie des musiciens et compositeurs, jusque dans les plus petites anecdotes, que sur le côté technique de la musqiue. Rachel Joyce a mené un beau travail de recherches pour réunir toutes ces informations qui donnent envie au lecteur d’en savoir plus et surtout de découvrir et d’écouter les morceaux en questions !

La musique c’est une histoire de silence. […] La musique sort du silence et elle y retourne toujours. C’est un voyage. […] Dans la musique elle-même il y a du silence. C’est comme si tu te retrouvais face au vide. Tu ne sais pas ce qu’il va se passer après. […] Mais le silence préféré de Peg, c’était celui du chœur de l’Alléluia. Ce bref moment d’anticipation avant la volée de timbales finale. Il faisait jaillir chez elle des torrents de larmes. Chaque fois.
C’était dans le silence que la magie se produisait.

Plus que tout j’ai adoré l’ambiance de ce livre : l’extravagance et l’insouciance de Kit, la ronchonne Maud, la positive attitude du Père Anthony, le si généreux Frank. Ajoutez la mystérieuse Lisa, et cette histoire vous rappellera un peu la fameuse comédie Coup de foudre à Notting Hill. Dès les premières pages, j’ai été entraînée dans la boutique de vinyles, j’ai vibré au son des disques de Frank, rigolé avec ses amis. Un très bon moment de lecture ! Et surtout, plus je lisais plus j’imaginais ce roman au cinéma !(Une adaptation au cinéma est-elle prévue ?)

Il aperçut alors quelqu’un qui lui faisait signe de la main et sautillait sur place.
– Kit ?
A quelques pas de là se tenait Maud, l’air renfrogné, avec ses collants à rayures et sa veste en fausse fourrure. Le Père Anthony – qui portait une casquette cache-oreilles – consultait les horaires de bus en exhalant des bouffées de buée blanches.

En bref, une belle comédie pleine de références musicales diverses, de solidarité, d’amitié, de gens ordinaires et d’humour aussi : un véritable coup de foudre à Unity Street ! Un livre drôle et touchant  à la fois. Plus qu’une lecture, j’ai eu l’impression de lire un film !

Si on dansait

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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