Une bonne intention, Solène Bakowski

Sa femme est morte. Elle est décédée. C’est terminé. Ta femme est morte. Elle est décédée. C’est terminé. Ma femme est morte, décédée, tout est terminé.

Une bonne intention

Une bonne intention, Solène Bakowski, Bragelonne, 2018

Résumé éditeur :

« Tous passeront à côté du sacrifice de l’un, de la confiance aveugle de l’autre, tourneront le dos à cet amour dingue, car c’est de ça qu’il s’agit, cet amour inconditionnel d’un jeune homme pour une fillette qui écrivait des lettres, cet amour d’une petite fille pour le jeune homme qui savait lui inventer des histoires. »

Mati a neuf ans. Elle a perdu sa maman. Son père s’enlise dans le deuil et sa grand-mère s’efforce, à sa manière, de recoller les morceaux. Un soir, la petite ne rentre pas de l’école. On imagine le pire, évidemment. Et le pire se produit. Comment croire que tout, pourtant, partait d’une bonne intention ?

Le nouveau roman de Solène Bakowski nous offre, avec une ampleur et une acuité décuplées, le frisson gorgé d’amour qui a fait de son premier roman, Un Sac, un livre inoubliable.

« Un roman d’une noirceur folle, traversé de moments de grâce. Épatant. » Michael Mathieu – Librairie de Paris
« Un vrai coup de cœur. » Livres Addict

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Mati, neuf ans a perdu sa maman, sa grand-mère paternelle s’occupe d’elle très souvent pendant que son père sombre doucement, lentement. Mati écrit des lettres à sa mère, qu’elle poste sur le chemin de l’école, des lettres pour exprimer ses doutes, sa tristesse, son inquiétude. Un jour, Mati ne rentre pas de l’école… Rémi, un jeune homme particulier a intercepté ses courriers. Tout partait d’une bonne intention…

Au bout d’un moment, les craquements reprennent, le parquet s’insurge contre l’humidité qui s’infiltre, la moisissure qui s’immisce, le désarroi qui s’incruste, la pourriture qui menace.

J’ai mis beaucoup de temps à lire ce livre, et encore plus avant de me décider à écrire cet avis. Je vais essayer de faire de mon mieux pour vous expliquer mon ressenti par rapport à cette lecture.

Le sujet de départ était très intéressant, mais j’ai eu beaucoup de mal à accrocher avec le style de Solène Bakowski. J’ai trouvé l’ambiance du roman très froide, très lente, très noire. Une grande solitude et des non-dits règnent dans ce livre. J’ai fait énormément de pause, je me suis aussi demandée à maintes reprises si je n’allais pas abandonner cette lecture, mais j’en avais eu de si bons échos, j’ai persévéré.

Quelques fumeurs qui chaloupent d’une jambe sur l’autre pour conjurer le froid dans le brouillard de leurs cigarettes, tournent la tête vers leurs éclats de voix. L’hôpital, c’est un peu l’antichambre du cimetière. Ici, le tapage est proscrit et il vaut mieux faire profil bas, éviter d’attirer l’attention de la faucheuse.

Les personnages sont très particuliers. Mati est entourée et si seule à la fois, elle est aussi dotée d’une grande maturité et d’une grande sensibilité pour son âge. Eliane la grand-mère cache un secret et agit souvent dans son propre intérêt avant celui de sa petite-fille. Le père est absent, perdu, incapable de surmonter sa tristesse suite au décès de son épouse. Rémi, qui apparaît vers le milieu du livre semble humain, sensible et altruiste.

Les jours passent, le printemps renaît, la vie revient à la vie. Le soleil éclabousse les corps, les visages, les carrosseries et les plaques de goudron, les oiseaux pépient dans les branches. Pendant que la nature explose, l’enfant guette l’homme devant le bureau de poste et l’homme guette l’enfant. Leur rencontre, ils l’appellent et la redoutent simultanément.

Mais finalement, avec le recul, ce n’est pas l’histoire en elle-même qui m’a déplu, mais la manière de mettre en scène et de raconter de l’auteure. Ce livre raconte un drame mais je n’ai pas ressenti de tristesse ou de colère durant ma lecture, juste de l’agacement, et de l’ennui. J’aurais aimé être triste avec et pour les personnages, avoir peur avec eux, m’inquiéter, mais je n’ai malheureusement ressenti aucune de ces émotions…  Je n’ai pas tourné les pages pour savoir, mais plus pour terminer ma découverte de cette auteure. Alors je me demande si je dois tenter Un sac de la même auteure, ou s’il vaut mieux que je m’arrête là..

En bref,  Une bonne intention de la part de l’auteure, mais qui n’a pas fonctionné avec moi. On ne peut pas plaire à tout le monde : ce livre reste un thriller psychologique à recommander vivement aux amateurs d’ambiance lourde, lente et pesante.

Merci aux éditions Bragelonne et à Netgalley pour cette lecture.

 

 

 

 

 

 

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