Ce qu’il reste, Elena Varvello

Une nuit d’août, la dernière qu’il a passé à la maison.
Je me suis réveillé d’un rêve dans lequel ma mère descendait de la fourgonnette et me demandait :  » Tu savais ?  »
Quoi ? C’est la question que j’aurais voulu lui poser.

ce qu'il reste

Ce qu’il reste, Elena Varvello, Editions du Masque, 2018

Résumé éditeur :

1978, nord de l’Italie. Elia a seize ans. C’est un jeune homme solitaire, en proie aux tourments de l’adolescence – ses amitiés fragiles, ses questionnements, ses premiers émois amoureux. Cet été-là, dans le petit village de Ponte, comme tous les étés, la chaleur est étouffante. Mais si l’atmosphère est particulièrement pesante, c’est que le père d’Elia a un comportement étrange depuis quelques temps, depuis qu’il s’est fait licencier de l’usine pour laquelle il travaillait. Persuadé d’avoir été victime d’un complot, il s’isole des heures dans le garage de la maison, à son van, rentrant parfois tard dans la nuit, sans explications. La mère d’Elia ferme les yeux. La mère d’Elia est une femme amoureuse.
Un jour, le village est secoué par la disparition d’une jeune femme, montée à bord d’une fourgonnette qui s’est enfoncée dans les bois. À Ponte, tout le monde se connaît, tout se sait. Mais il y a des choses que personne ne peut imaginer.

Trente ans après les faits, Elia raconte cet été où tout a basculé, et ce qu’il en reste.

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Ce qu’il reste est le premier roman d’Elena Varvello, auteure italienne. Dans ce livre, c’est Elia, qui trente ans après les faits, revient sur l’été des ses seize ans et nous raconte ce qu’il s’est passé : cet été-là sera tourmenté pour l’adolescent, autant sur le plan familial qu’amoureux ou amical. Pour s’évader du foyer familial au climat assez pesant malgré l’amour présent entre ses parents, il va fréquenter un jeune du village.

Si Ce qu’il reste est un thriller, c’est surtout un roman sur la folie, la dépression et la paranoïa mais également un roman initiatique. En effet, pour fuir la folie qui s’est emparé de son père suite à son licenciement, Elia se réfugie chez son nouvel ami Stefano et trouve du réconfort auprès de la mère de celui-ci. Avec elle, l’été de ses seize ans marquera son passage de l’enfance à l’âge adulte, pendant que dans le même temps sa vie familiale bascule irrémédiablement dans la tragédie. Toutefois, l’amour entre ses parents est très marqué, on ressent le lien fort qui les unit malgré les difficultés de leur vie, notamment  l’état dépressif du père, qui s’absente très souvent, et qui surtout même quand il est présent semble si loin de la réalité de ce quotidien familial.

L’atmosphère qui règne dans ce roman est lourde et pesante. Le style de l’auteure contribue à cette sensation, le rythme du récit est saccadé pour faire monter la tension petit à petit. En effet, les phrases et les chapitres sont courts, les retours à la ligne extrêmement fréquents. Le récit d’Elia alterne entre les moments de folie de son père tel qu’il pense qu’ils se sont déroulés et ses souvenirs personnels de cet été 1978.

Pour terminer, je dirai  que j’ai été beaucoup touchée par le personnage d’Elia, si fragile, et fort à la fois car ce roman est celui d’une tragédie familiale. Mais c’est aussi une façon pour l’auteure d’exhorter son passé et d’avancer : à la fin du livre, Elena Varvello nous révèle que ce roman est très inspiré de sa propre vie, son père ayant des troubles bipolaires et que l’écriture est alors une vraie thérapie.  Une lecture qui sans m’avoir totalement convaincue, me marque malgré tout.

Je remercie Netgalley et les Editions du Masque pour l’envoi de cet ebook.

Ses secrets, tous ses espoirs et ses peurs, l’endroit où l’amour la retenait : ma mère était une femme compliquée, même si j’avais alors l’impression qu’elle était plate et transparente.

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