Valentine ou la belle saison – Anne-Laure Bondoux

Repenser à tout cela lui arracha un soupir. Où était donc passée la gamine déterminée des années 80 ? Comment avait-elle pu céder sa place à la presque quinquagénaire hésitante qu’elle était aujourd’hui ? Car en cette mi-mars 2017, finies les certitudes, finis les poings en l’air, finis les plébiscites ; Valentine ne brandissait plus aucune banderole, ni aucun drapeau. Pas même une ardoise.

Valentine

Présentation éditeur :

A 48 ans et demi, divorcée et sans autre travail que l’écriture d’un manuel sur la sexualité des ados, Valentine décide de s’offrir une parenthèse loin de Paris, dans la vieille demeure familiale. Là-bas, entourée de sa mère Monette et du chat Léon, elle espère faire le point sur sa vie.
Mais à la faveur d’un grand ménage, elle découvre une série de photos de classe barbouillées à coups de marqueur noir. Ce mystère la fait vaciller, et quand son frère Fred débarque, avec son vélo et ses états d’âme, Valentine ne sait vraiment plus où elle en est.
Une seule chose lui semble évident : elle est arrivée au terme de la première moitié de sa vie.
Il ne lui reste plus qu’à inventer – autrement et joyeusement – la seconde.

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Belle rencontre avec Anne-Laure Bondoux chez Babelio, en janvier dernier.

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J’ai découvert Anne-Laure Bondoux avec son roman écrit à quatre mains avec Jean-Claude Mourlevat, Et je danse aussi. J’ai ensuite lu, L’aube sera grandiose, roman jeunesse que j’avais énormément aimé et dont je vous avais parlé sur le blog. Pour cette troisième expérience, retour à la littérature adulte, j’ai rencontré Valentine.

Valentine approche de la cinquantaine. Elle est divorcée et vit à Paris. Elle est à un moment charnière de sa vie, un âge où tout se bouscule dans sa tête, tout est remis en question. Alors, Valentine ferme la porte de son appartement parisien et part passer quelques jours dans la maison de son enfance.

À Paris, son corps revêtait une armure dont elle n’avait plus besoin lorsqu’elle revenait dans les collines de son enfance. Ici, l’étau se desserrait ; elle se sentait de taille à affronter le monde.

Dans sa campagne natale, elle pense pouvoir se vider la tête, et travailler à l’écriture sur son guide pour les jeunes filles. Mais c’est sans compter sur l’arrivée inattendue de son frère Fred et la présence de Monette, sa mère et surtout de Léon le chat (à ce propos je ne vous en dis pas plus, c’est l’un des personnages importants du roman et son rôle est loin d’être commun). Rien ne se passera comme elle l’aurait imaginé. Entre nouvelles rencontres, retrouvailles avec des amis d’enfance, souvenirs qui refont surface et secrets dévoilés, tous ses repères vont être perturbés. Mais finalement, Valentine n’avait-elle pas besoin de ça pour avancer ? pour se trouver ? pour vieillir.

Ce qu’elle s’était efforcée de mettre à l’écart, ce qu’elle avait voulu nier, repousser, toute cette ignoble réalité lui revenait en pleine poire avec la violence d’un coup de poing.

Valentine est une femme, ordinaire, qui semble ne plus savoir qui elle est. La vie ne l’a pas ménagée ces derniers temps. Mais Valentine n’est pas le genre de femme à baisser les bras aussi facilement, il lui faut juste du temps pour accepter. Se réapproprier sa vie, sa famille et son corps aussi. J’ai beaucoup aimé son humour et son sens de l’autodérision.

Valentine ou la belle saison, c’est un roman de la recherche de soi et sur le renouveau : un roman sur la vie et sur le temps qui passe, mais aussi un roman sur la famille et les relations entre frère et soeur. Conflits, amour, séparation, divorce, remise en question Rien n’est simple ou évident.

— Moi qui croyais être née dans une famille normale…
— Elle est normale, justement. Tu en connais beaucoup, des familles où tout le monde s’aime, se parle sans hypocrisie ni jalousie, et ne cache rien à personne ?

En abordant cette thématique de la famille, et en y ajoutant des secrets et des révélations, le tout saupoudré d’humour, Anne-Laure Bondoux nous livre un récit dynamique et troublant à la fois. Tout s’enchaîne rapidement, les chapitres se dévorent ! Certaines situations peuvent paraître improbables ou loufoques, mais qu’importe, j’ai été happée par la plume d’Anne-Laure Bondoux et j’ai plongé dans l’histoire de Valentine.

La belle saison, le moment de repartir sur de nouvelles bases, d’enfourcher son vélo pour de nouvelles aventures et de surtout laisser derrière elle les tourments et autres moments difficiles. La fin très « happy end » ne m’a pas vraiment emballée – mais Anne-Laure Bondoux nous a expliqué son choix lors de la soirée, et cela a du sens ; c’est moi qui préfère les livres plus tristes, ou les fins moins heureuses – renforce cette idée que la roue finit toujours par tourner, et que le bonheur est finalement peut-être à portée de main.

En bref, Valentine ou la belle saison est un livre qui vous fera passer un bon moment en compagnie de Valentine : beaucoup de tendresse et de bienveillance dans ce roman. Petit bémol pour moi, pour la fin, un peu trop heureuse et clichée à mon goût.

4 commentaires sur « Valentine ou la belle saison – Anne-Laure Bondoux »

  1. Vaut mieux le tenir le bonheur ! Plutôt que de devoir se dire que la roue tourne, et qu’il est, peut-être ! À portée de mains. ..☺ ce livre me tente bien. Hier j’ai emprunté à la médiathèque « les larmes de l’assassin ». Écrit par elle.

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