Une présence dans la nuit – Emily Elgar

Le silence de la nuit est une présence en soi, tendue et infinie.

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Une présence dans la nuit, Emily Elgar, Belfond, Collection Le Cercle

Présentation éditeur :

Vie parfaite ou parfait mensonge ? Nouvelle venue sur la scène du suspense psychologique à l’anglaise, Emily Elgar livre un roman compulsif et émouvant, à recommander à tous les fans de Clare Mackintosh et de Fiona Barton.

Infirmière en soins intensifs, Alice Taylor le sait : séparer travail et sentiments est primordial dans son métier. Mais l’arrivée d’une nouvelle patiente fait bientôt chavirer cette ligne de conduite…

Fauchée par un automobiliste anonyme, Cassie Jensen est plongée dans un coma dont personne ne sait si elle sortira un jour. Mais alors que la famille de la jeune femme se précipite à son chevet, Alice s’interroge : pourquoi nul ne semble dévasté de chagrin ? Ignorent-ils tous la grossesse de Cassie ? Se pourrait-il qu’elle ait caché d’autres secrets à ses proches ?

De son lit, face à celui de Cassie, Frank aussi observe. Il sait que Cassie est en danger ; il connaît même l’identité du chauffard et son mobile. Pourtant, Frank ne peut rien révéler. Atteint du syndrome d’enfermement, cet homme est prisonnier de son propre corps, et seules ses paupières peuvent bouger… Mais parviendra-t-il à se faire comprendre d’Alice, avant qu’il ne soit trop tard ?

Diplômée en anthropologie sociale à l’université d’Édimbourg, Emily Elgar, trente-six ans, a un parcours varié : rédactrice de guides de voyage, conseillère pour les travailleuses du sexe à Londres, organisatrice de manifestations en faveur du développement durable… Une présence dans la nuit est son premier roman, très remarqué en Angleterre. 

***

Un service de soins intensifs dans un hôpital anglais. L’unité 9B. La salle des personnes dans le coma ou en état végétatif. C’est là qu’est Frank depuis quelques mois, depuis qu’il a fait un infarctus, quand arrive Cassie, une jeune femme qui a été renversée par une voiture. Dans ce service, une équipe d’infirmières prend soin des malades.

Les chapitres alternent entre les points de vue d’Alice l’une des infirmières, de Frank et les chapitres qui nous racontent la vie de Cassie avant son accident.

L’obscurité semble l’attirer en son sein, étreinte glaçante tandis qu’elle remonte l’allée et s’enfonce dans une nuit épaisse comme de la mélasse.

Le personnage de Frank est à mon avis le point central du roman. Lui qui est enfermé dans son corps mais qui est conscient de ce qui se passe autour de lui. Frank est sensible, il fait le point sur sa propre vie, tout en observant ce qui se passe dans l’unité 9B. Il a tout le temps de réfléchir, d’écouter, d’analyser. Il m’a beaucoup fait penser au film Johnny s’en va-t-en guerre de Dalton Trumbo.

Quand Frank a été admis, lui parler équivalait à s’adresser à une boîte vide – il était ailleurs. J’ignore où -, mais maintenant lorsque je m’assois à côté de lui, je sens sa présence. Je sais qu’il écoute.

Les chapitres relatant la vie de jeune mariée de Cassie sont plutôt intéressants. On s’aperçoit que son mari est assez absent dans leur relation mais surtout que sa belle-mère est à l’inverse très présente. Charlotte est en effet très envahissante. Sa relation avec son fils est assez malsaine et sa présence est toxique pour Cassie. L’auteure parvient bien à mettre en évidence le mal-être de Cassie, son envie d’autre chose.

Cassie tremble à nouveau, plus fort cette fois, la fraîcheur printanière s’insinuant jusque dans ses os. Nicky s’est en partie trompée : elle n’a pas l’impression de marcher sur sa tombe, mais plutôt que quelqu’un se tient debout dessus.

Par ailleurs, le personnage d’Alice l’infirmière m’a un peu décontenancée. Elle est passionnée, et s’implique assez vite dans l’enquête sur l’accident de Cassie, elle veut savoir ce qui est arrivé à sa patiente. Et surtout, elle finit par laisser sa vie professionnelle empiéter sur sa vie privée… Je me suis demandée où cela allait nous mener. J’imaginais autre chose.

Si le prologue nous fait entrer directement dans le vif du sujet avec l’accident de Cassie, les premiers chapitres plantent le décor, et c’est un peu long à se mettre en place. Je me suis d’abord un peu ennuyée avant de finir par être happée par l’intrigue.

Le rythme du roman est lent, mais cela permet aux pièces du puzzle de s’assembler progressivement. Toutefois, je me suis fait avoir par la fin, j’étais partie sur une autre piste. Et si je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, j’avais très envie de connaître le dénouement. Emily Elgar a su capter mon attention.

Une présence dans la nuit est un thriller psychologique à ambiance. Un roman qui explore les relations toxiques, les problèmes de couple, la maternité. Un livre dans lequel l’auteure prend le temps de poser les choses. Mais c’est avant tout un roman original par son personnage enfermé dans son corps comme un papillon dans un bocal qui ne demande qu’à s’envoler.

Une présence dans la nuit a été une bonne lecture, même si j’en attendais un peu plus.

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