Un goût de cannelle et d’espoir – Sarah McCoy

C’était son gâteau, son pain, son domaine qui étaient volés par des mains ennemies. Mutti enterra son alliance dans le pot de fleurs de peur qu’on la lui confisque.

Un goût de cannelle et d'espoir

Un goût de cannelle et d’espoir, Sarah McCoy
Pocket 2017 pour mon édition
Les Escales, 2014 pour le grand format

Présentation éditeur :

Aussi publié sous le nom : La bonne étoile d’Elsie

Allemagne, 1944. Malgré les restrictions, les pâtisseries fument à la boulangerie Schmidt. Entre ses parents patriotes, sa sœur volontaire au Lebensborn et son prétendant haut placé dans l’armée nazie, la jeune Elsie, 16 ans, vit de cannelle et d’insouciance. Jusqu’à cette nuit de Noël, où vient toquer à sa porte un petit garçon juif, échappé des camps …
Soixante ans plus tard, au Texas, la journaliste Reba Adams passe devant la vitrine d’une pâtisserie allemande, celle d’Elsie … Et le reportage qu’elle prépare n’est rien en comparaison de la leçon de vie qu’elle s’apprête à recevoir.

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Livre lu en duo avec Madame Ours du blog Liseusehyperfertile.
L’occasion de sortir ce joli livre de ma PAL qui ne cesse de s’élever vers le plafond de mon appartement.

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Reba Adams est journaliste. Pour les fêtes de fin d’année, elle souhaite interroger Elsie qui tient, avec sa fille Jane, une boulangerie de spécialités allemandes à El Paso au Texas. Elle souhaite écrire un article sur les Noël traditionnels allemands. Elsie est née en Allemagne, elle était adolescente pendant la Seconde Guerre Mondiale. Reba pense que c’est l’histoire d’une petite visite et que son article sera bouclé en un tournemain. Mais Elsie ne se confie pas aussi facilement. Pour en savoir plus, Reba va devoir elle aussi raconter qui elle est.

— Pourriez-vous me décrire un Noël type en Allemagne ?
Elle décida de se montrer directe, sans détour.
— Je ne pourrai pas, non, déclara Elsie en mâchant un autre bout de gâteau. J’ai grandi pendant la guerre, il n’y avait pas de Noël type.
— D’accord.
Reba dessina un cercle sur une feuille. Une cible qu’elle devait atteindre.
— Et le Noël de cette année-là ? demanda-t-elle en montrant la photo. Pourriez-vous juste me parler de celui-là ?
Le regard d’Elsie se posa sur le cadre qui pendait au mur, légèrement de travers sur son clou.

La construction de ce roman est assez classique des romans historiques. Les chapitres alternent entre l’histoire d’Elsie durant la Seconde Guerre Mondiale et le temps présent. Sa rencontre avec Reba, sa vie à la boulangerie avec Jane. Mais surtout l’histoire de Reba prend une grande place. L’auteure nous raconte son histoire avec Riki, flic à la frontière mexicaine.

Cette partie concernant Reba ne m’a pas passionnée. Je n’ai pas réussi à y voir un intérêt et surtout à trouver un lien avec l’histoire d’ Elsie. Je m’attendais à être surprise à la fin et finalement pas vraiment. Et que dire du personnage de Reba… Je n’ai pas aimé sa personnalité. Elle est très négative, très centrée sur elle-même. Tout en se mentant à elle-même et aux autres en permanence. Je l’ai trouvé assez antipathique, même si au fil de l’histoire, en la connaissant mieux, je l’ai compris un peu. Je ne l’ai pas trouvé attachante (et pourtant ma propre histoire comporte des points communs avec la sienne…)

Tout avait commencé par un petit mensonge. Elle avait fait croire qu’elle ne mangeait pas de produits laitiers. Cela faisait si longtemps maintenant qu’elle ne savait plus comment revenir en arrière.

Par contre, l’histoire d’Elsie est passionnante. On fait sa connaissance alors qu’elle n’a que dix-sept ans et qu’elle aide à la boulangerie familiale. Sa grande sœur Hazel a rejoint un camp nazi dans lequel elle a donné naissance à des jumeaux. Une naissance programmée par la doctrine nazie dans le but de faire perdurer la race aryenne. Je ne connaissais pas cet aspect de l’histoire allemande, j’ai été assez choquée. Mais pour Hazel, cela semble être normal, dans le cours des choses. Elle est tellement endoctrinée, elle ne se rend pas compte de ce qui se passe, ni du rôle qu’elle joue. Les Jeunesses Hitlériennes forment les enfants à leur doctrine dès le plus jeune âge.

Je prie pour une victoire rapide de nos combattants afin que le Nouvel Ordre de l’Allemagne commence enfin. Alors, peut-être que je pourrais revenir à la maison pour toujours, trouver un homme respectable à épouser et avec qui j’élèverais nos enfants. C’est mon rêve, Elsie.

A l’inverse, Elsie est plutôt une femme déterminée et rebelle. Bien que courtisée par un gradé nazi et élevée par des parents qui acceptent la politique d’Hitler, Elsie sait ce qu’elle ne veut pas être. C’est d’ailleurs sa force de caractère et son amour de la vie qui l’emmèneront jusqu’aux Etats-Unis où nous la retrouvons au crépuscule de sa vie. C’est un personnage attachant. J’aurais bien aimé aller lui rendre visite dans sa petite boulangerie, et l’écouter sa vie.

Les gens se languissent souvent de choses qui n’existent pas, des choses qui ont été, mais ne sont plus. Mon pays me manquera toujours parce qu’il n’est plus.

Un goût de cannelle et d’espoir c’est la vie, c’est l’amour. C’est aussi parfois cruel et injuste. Mais l’espoir est toujours là, sur un fond d’odeur de viennoiseries tout juste sorties du four. Ce livre donne faim, avouons-le !

En bref, Un goût de cannelle et d’espoir est un beau roman historique, qui se dévore malgré ses 500 pages. Il est juste dommage que le personnage de Reba y prenne autant d’importance. J’aurais préféré que le roman soit plus centré sur Elsie. La partie qui se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale est vraiment passionnante.

4 commentaires sur « Un goût de cannelle et d’espoir – Sarah McCoy »

  1. je suis tout à fait d’accord! j’ai beaucoup aimé la partie allemande pendant la guerre, par contre la partie actuelle m’a semblé dénuée d’intérêt, un décalage immense entre les deux
    donc déçue par ce roman qui a semble-t-il été encensé par les critiques 😦

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