La petite fille du phare – Christophe Ferré

A Ploumanac’h, un nouveau-né avait disparu, un soir de vent, d’une villa fermée à clé. Puis plus rien.
Le vide. Le néant du désespoir et du mystère.

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La petite fille du phare, Christophe Ferré, Archipel, 2018

Résumé éditeur :

Le temps d’une soirée dans un pub tout proche de leur villa située sur la côte de granit rose de Ploumanac’h, Morgane et Elouan ont laissé leur fille de 10 jours, Gaela, aux bons soins de son frère adolescent, Arthur. Mais au retour, un berceau vide les attend. Aucune trace d’effraction, pas de demande de rançon. À la douleur de la disparition, la famille voit s’ajouter la violence du soupçon de la gendarmerie. Morgane, une mère déjà éprouvée par la perte d’un enfant, Elouan, un père souvent absent, une fortune familiale enviable… Les pistes se multiplient mais l’enquête n’avance pas.

Pourtant près d’un mois plus tard, le miracle : Gaela est rendue à ses parents. Le soulagement l’emporte sur l’incompréhension, sauf pour Arthur, convaincu que ce bébé n’est pas sa sœur…

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Merci aux éditions de l’Archipel pour cet envoi.

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Je voulais absolument lire ce livre, tout me plaisait sur le papier. La couverture est très belle. La bande-annonce diffusée par les éditions de l’Archipel était superbe : un phare, des vagues, la tempête… En tant que bretonne j’étais forcément attirée. Mais si je savais que le sujet traité n’était pas tellement original, je ne m’attendais pas à ça.

Le scénario de départ est simple. Un soir, Morgane et Elouan confie leur bébé de dix jours, Gaela, à leur fils aîné Arthur, le temps d’aller boire un verre avec un ami dans un bar près de chez eux. Mais la petite fille disparaît…

Alors l’être des ombres l’emporta avec lui et disparu dans le cauchemar de la nuit.

J’ai tourné vite les pages, car les chapitres sont courts et surtout le décor de ce roman me parle. Ploumanac’h, la côte de granit rose, sans bien connaître, j’y suis déjà allée et je visualise bien les lieux décrits par l’auteur.

Mais je suis au regret de constater qu’il n’y a que le décor qui m’a plu dans ce livre. Quant au reste… Je n’ai pas du tout adhéré au style de l’auteur, que j’ai trouvé sans grand intérêt. Les dialogues entre les personnages sont très superficiels, totalement anti-naturels. J’ai eu l’impression de lire une série aux dialogues forcés.

En tous les cas, poursuivit le mari, une chose est certaine : ma femme chérie est étrangère à cette histoire. Elle est innocente. Or, elle a été mise en examen. C’est un scandale.

Mais, ce qui a été le plus agaçant dans ce livre, c’est l’invraisemblance des situations. Morgane, que l’auteur nomme souvent la mère de Gaela – ce qui est très redondant et pas du tout fluide – a des réactions complètement stupéfiantes. Le lendemain de la disparition du bébé, elle part faire une longue promenade le long de la plage, pour se changer les idées… Quand Gaela lui est rendue, elle la laisse encore à nouveau très souvent pour sortir faire un tour. Ce comportement m’a paru totalement improbable. Quelle mère laisserait son bébé de dix jours à la garde de son grand frère de treize ans ? Quelle mère qui vient de retrouver son enfant le laisserait pour sortir prendre l’air et vaquer à ses occupations ? Rien n’est crédible dans ce roman. Pas même l’équipe de police qui est chargée de l’enquête.

Le couple s’affala sur le canapé, à côté du bébé. Il attendit l’arrivée des enquêteurs. Qu’allaient-ils pensé de cette histoire extravagante ?

Du vide. C’est un peu l’impression que j’ai eu en refermant ce livre. L’impression d’une intrigue creuse. Non vraiment, ce roman m’a pas du tout convaincue. Ni par son style, ni par l’intrigue. Les personnages ne sont pas attachants, on ne croit pas une seule seconde à ce que l’on lit. Les éditions de l’Archipel m’avait habituée à mieux. Quand je vous disais, il y a quelques jours, à propos de Castelletto que je ne l’aurai pas acheté à cause de la couverture… pour le coup ici c’est complètement l’inverse. La couverture est superbe, mais le contenu est fade. Ne pas se fier aux apparences.

La petite fille du phare

 

9 commentaires sur « La petite fille du phare – Christophe Ferré »

  1. Bonjour, merci pour votre article. Vous avez le mérite d’être sincère et votre ressenti au sujet de mon livre ne se discute pas, chaque perception est différente, j’ai eu par ailleurs d’excellentes critiques sur Babelio ou le site de France Loisirs, mais il est impossible de faire l’unanimité, aucun auteur ne plaît à tout le monde . Juste un mot sur la mère qui est le personnage principal du livre, dont l’attitude vous a semblé irrationnelle. Mais c’est justement là le nœud de l’histoire : oui, elle a une attitude irrationnelle, étrange, vous avez parfaitement raison, et du coup elle en devient suspecte, et cela jusqu’aux toutes dernières pages du livre. Tous mes personnages sont d’ailleurs étranges, c’est l’ADN de mes livres passés et à venir, on aime ou on n’aime pas ce procédé romanesque. Morgane ne réagit pas comme réagiraient la plupart des mères, cela peut heurter. C’est parfaitement voulu et assumé de ma part. Si on savait dès le début qu’elle était effondrée par la disparition de sa fille (elle dit à plusieurs reprises qu’elle souffre énormément mais on se demande si ce n’est pas feint), il n’y aurait pas d’histoire, pas de questionnement, pas de mystère. On saurait immédiatement si elle est dans le coup. Or toute la question du livre est de savoir si elle est impliquée ou non dans la disparition de son enfant.
    Je vous suis en tout cas reconnaissant de m’avoir lu.
    Bien cordialement à vous
    Christophe Ferré

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  2. Bonjour Magalie,
    Un hasard que de tomber sur votre site et sur ce titre que j’ai lu, moi aussi. Il est intéressant d’avoir le point de vue d’une femme, bien évidemment. Vous dites « une série aux dialogues forcés », c’est exactement cela. L’auteur vous a répondu, ce qui est très bien. Son commentaire cependant ne modifie en rien ma perception. Un bouquin tout à fait dispensable. Amitiés. Jean.

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