Un jour comme un autre – Paul Colize

Quand on a tout perdu, qu’a-t-on encore à perdre ?

Un jour comme les autres
Un jour comme les autres, Paul Colize
Editions Hervé Chopin, 2019

Présentation éditeur :

Un matin comme les autres, Éric Deguide prend les clés de la voiture, lance un dernier regard vers Emily, hésite et part sans se retourner. Depuis, réfugiée sur les bords du lac Majeur, Emily ne peut se résoudre à cette disparition, d’autant que la police semble avoir classé le dossier. Elle, continue de chercher des traces d’Éric, d’essayer de comprendre. Jusqu’au jour où Alain Lallemand, journaliste d’investigation au Soir, prend contact avec elle. Lui aussi a connu Éric, et lui non plus ne veut pas se résoudre.

Plonger dans un roman de Paul Colize, c’est plonger dans les profondeurs de l’âme humaine, là où se cachent ses secrets les plus noirs. Un Jour comme les autres navigue avec finesse entre silence et vérité, ombre et lumière, humour et émotion.

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Merci aux éditions Hervé Chopin et au site BePolar pour cet envoi.

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Le vendredi 14 novembre 2014, Eric Deguide, professeur de droit à l’université, prend ses clés de voiture et quitte son appartement de Ixelles à 8h30 en disant à sa compagne Emily qu’il a un rendez-vous dans la matinée. Au premier abord, un matin comme les autres d’un jour comme les autres, la routine. Mais Eric ne rentrera jamais chez lui. Sa voiture sera retrouvé à l’aéroport de Zaventem cinq jours plus tard.

Les heures défilent, les jours se suivent, les nuits paraissent sans fin. Je dialogue avec le silence, j’interroge les ténèbres. L’aube me laisse sans réponse.

Après la disparition d’Eric, Emily, se retire en Italie, à Ranco sur les berges du Lac Majeur. Là-bas, Elle prend des cours de chants d’opéra, côtoie la population locale. Elle vit à l’heure italienne et réfléchit à ce qui a pu arriver à Eric. La jeune femme est persuadée qu’il va réapparaître bientôt. Dans le même temps, elle fait la connaissance de Michel Lambert qui a ouvert sur internet, un forum consacré aux disparitions inquiétantes.

Je retrouvais mes sens. Ce qui me semblait confus m’apparaissait avec une acuité renouvelée. En mon for intérieur, je pressentais qu’une bataille acharnée se profilait.
À mon tour, j’allais partir au combat.

A Bruxelles, pendant ce temps-là, Fred et Alain, journalistes au Soir, mènent l’enquête, et recoupent les informations.

La frontière entre la raison et la folie n’est que mensonge.

Un jour comme les autres est un roman à plusieurs voix, construit en trois parties, trois actes tels trois temps d’une représentation à l’opéra. Chaque acte est composé de scènes dans lesquelles on mène l’enquête nous aussi. Tour à tour, on est avec Emily, avec les journalistes, avec Michel Lambert et d’autres personnages dont je ne parlerais pas pour ne pas spolier.

Je suis entrée très vite dans l’intrigue. Le premier acte m’a captivée. Mais le personnage d’Emily m’a tout de suite agacée. Elle est antipathique, et froide, pas du tout attachante. Je n’ai pas réussi à compatir à sa peine.

— Il en va de même dans la vie. Les gens croient ce qu’on leur dit et ce qu’ils voient. Il suffit de soigner les apparences.
— Il existe cependant une personne que vous ne pouvez pas tromper, Emily.
— Moi-même, je sais.

A l’inverse, j’ai beaucoup aimé le duo Fred-Alain. Paul Colize nous entraîne avec eux dans une authentique enquête journalistique, avec ses dessous, ses révélations, ses risques. Un véritable travail d’investigation.

Les gens affabulent, enjolivent, travestissent la vérité, déploient des trésors d’imagination pour paraître sous un jour meilleur.

Malgré tout, j’ai décroché assez vite. J’ai ressenti une distance entre l’histoire et moi-même. Le contexte de la disparition d’Eric Deguide ne m’est pas familier, et cela m’a perdue. Mais les courts chapitres et le style de Paul Colize ont quand même réussi à me faire continuer ma lecture : j’ai beaucoup aimé la plume de cet auteur que je ne connaissais pas ! L’enchaînement des révélations a su garder mon attention, même si j’aurais aimé qu’il y ait plus de suspense et de tension.

Rien n’est si rare que la vérité, rien n’est si commun que le mensonge.

En bref, Un jour comme les autres a été une lecture mitigée pour moi : il m’a manqué une bonne dose de suspense. Pourtant, c’est une lecture qui avait très bien commencé, qui s’annonçait addictive mais qui ne m’a pas surprise ni tenue en haleine comme je l’aurais souhaité. J’ai toutefois découvert un auteur à la plume incisive et maîtrisée, je retenterai ma chance avec Paul Colize.

la vie peut s’enrichir ou se déliter en l’espace d’un souffle.

 

 

 

 

 

3 commentaires sur « Un jour comme un autre – Paul Colize »

      1. Sauf que je vis en Guadeloupe, et que je suis obligée d’acheter pratiquement tous mes bouquins, car ici, les médiathèques n’ont pas fait d’acquisitions depuis. ..2016😕 Donc au regard de ta critique, Je ne vais certainement pas acheter ce livre !!!😂

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